jeudi 20 août 2009

de l'immensité angoissante (chapter 4)

Des étendards marocains
parsèment la route

les dernières villes
vides

avant la frontière

Ici l'homme pose ses drapeaux
délimite son territoire

le désert fixé, délimité déterminée
des villes fantômes
à peine finies

Seul
un homme
de noir et bleu vêtu
s'avancele long du bitume

la mercedes devant nous lui jette du plastique
l'homme fait un vague signe
Nous le dépassons
comprenons sa soif

Que faire ?

Sommes arrêtés
une centaine de mètres plus loin
Déposons une bouteille d'eau
klaxonnons
lui montrons l'eau en secouant la main
....
Il est assis
ne réagit pas

reprenons la bouteille et repartons.

Avons refusé de l'eau à celui qui avait soif
malaise

cette peur de l'autre qui parfois tiraille

kilomètres et kilomètres de solitude
peu de voiture en face
aucune nous précédent

somnolant
suant
de mauvaises idées germent

"si une panne technique survenait"

la rocaille,
les pics
le soleil maître des lieux
autant d'hostilité
à perte de vue

le sentiment est partagé par Vincent

nous en rions
catharsis verbale
vocale

le sable toujours caresse
les paysages alternent
la frontière se laisse désirer

Nous y trouvons quelques voitures
et un no man's land
quatre kilomètres séparent les deux pays

aux abords des pistes
les mines

avant de se résoudre à ne point les toucher
douanes gendarmeries et police
nous offre leurs meilleures attention

Au premier poste
le gendarmeveut philosopher
Il attribue le Cogito (je pense donc je suis)
à Rousseau
Nous ne relevons pas
L'envie de ne pas nous attarder sans doute

Une heure d'attente pour les formalités
un café bu
les derniers dirhams changés contre des ougayas

et nous voici
cahin caha
sur une piste incertaine

à suivre une mercedes

Le fameux no man's land
des carcasses jalonnent
le parcours
des changeurs s'empressent de nous crier
leur amour du dhiram

des hommes dans un pic up
arrêtent
notre mercedes-guide

Veulent-ils nous piller
en cette zone de non droit

l'idée nous traverse
le corps
un petit stress l'accompagne

la porte
mauritanienne
franchit

soulagement
nouvelles formalités

L'assurance voiture
nous fait défaut
l'assureur ayant quitté les lieux

Au premier contrôle
quelques
centaines de mètres plus loin
nous attendons à une entourloupe
(défaut d'assurance/backchich)
elle reste à l'état de possible
et nous quittons sans peine

Direction Nouadhibou
40 Km avant la douche
salvatrice

chez momo
une chambre plutôt que la tente

Nuit réparatrice
café internet
discussion avec moussa
désolénous
ne jouerons pas aux touristes
je le sens dépité
pas d'argent aujourd'hui
(pas avec nous)

500 km de nouveau
avant Nouakchottle

vent souffle
les dunes nous entourent
nous imposent leur superbe

laissons filer le semble
malgré ce désir de le capturer

L'angoisse de la veille n'est plus qu'émerveillement

la chaleur elle reste pesante

la route du sud touche à sa fin
l'Est se rappelle à nous

La conduite dans Nouakchott
acceptable
beaucoup de mercedes
quelques ânes
mais un flot tranquille

Perdu
(un peu par mes bons soins et surtout par un manque de panneau inédiable)
de jeunes femmes mauritaniennes nous ont indiqué le chemin

le temps du somme est venu
vous embrasse
Nicolas

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