mercredi 11 juin 2008

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La scène se passe lors d’un retour à la maison-mère (c’était à l’occasion d’un séminaire de quelques jours : dégager les enjeux et les modalités d’application d’une classe bilingue, dans un monde mondialisé). D’autre part la communauté scolaire est de plus en plus exigeante. On vient d’inaugurer un jardin d’enfants rois.
La femme travaille. Dans la cité atomique, elles restent au bord de la piscine, commérant sur leur bonne. Le collègue prend des photos. Les amis se promènent. « Arrête de te comporter ainsi il me dit, même en séminaire c’est pas une raison. » Clin d’œil aux saluts aborigènes. J’ai saisi in extremis la référence. On poursuit dans le parc. Vallonné et eau noire. Nénuphars sombres et eau croupie qu’on dirait une flaque de pétrole. Les fêtards sont là et se sont masqués : masques d’ânes et de vaches célèbres qui me font rire. Salutations parfois compliquées (et le masque ça n’aide pas). Mais qui va payer cette escapade en France ? Qui sponsorise le colloque ? Et je n’ai pas de billet retour ! Madrid bis ? Ou un remake des rencontres de Naples ? T’as fait pire déjà. 800 € c’est pas la mort. Et il se rendit compte qu’il était en sueur dans le dos. Un asiatique en bleu de travail, assez joliment fait d’ailleurs, avec un air vicieux et exactement le type de chaussures non homologuées par la compagnie. On se refait l’Espagne ? Les parcs le soir et les idées dans les distributeurs. Sérieux. Je me dis qu’éventuellement je vais le laisser approcher. Me plante une barre piquante dans le pied droit (je suis toujours pieds nus moi). Douleur aiguë. La fêtarde à la rescousse. S’enfuit dans les bois. L’homme.
A cet instant surgit mon photographe fêtard (il est super sympa ce mec). Il se refroque parce qu’il était parti pisser ! Eh l’alcool ça fait pisser ! Masque d’âne court : « Cet homme est fou ! L’a essayé de me sauter dessus faut vous faire un dessin ! » Il y a une référence cinématographique. Les téléphones portables c’est quand même une révolution permanente. Tu entres un code bancaire. On peut cliquer sur le commissariat le plus qualifié ou le moins cher. Tous les gens de le fête se regroupent en arc de cercle car les loups font ça et les bisons font ça : groupir. Faire front sous la pergolas du parc. L’asiatique manie un cran d’arrêt fluorescent. La scène se resserre sur ce climax final : le couteau fluorescent, la nuit venue et la meute aux rangs resserrés. Il passe devant chaque personne. Et j’ai comme l’impression que celui qui s’enfuit c’est lui qu’il va choisir. Il va le tuer ! La bonne philippine promène le fox-terrier, sa propriétaire est trop fière pour le faire elle-même. « A chaque fois que vous allez chercher le fromage c’est la même catastrophe. » L’eau du roquefort coule de l’emballage. Plus loin des indépendantistes catalans se livrent à une menue contrebande dans la chaîne des Pyrénées. Pierre-Yves fait un reportage sur ce phénomène. On installe la scène pour une belle fête populaire. Repos dans l’herbe. Pense au pain au chocolat que tu as sorti du congélateur est-il décongelé ? La dernière image est celle d’une bouchée de pain au chocolat mâché et pas tout à fait décongelé.

3 commentaires:

felix a dit…

Drôle d'ambiance !

J'espère que tu vas bien Monsieur London, n'oublies pas les cartes postales !

Ici la vie coule paisiblement
Remplis bien ton carnet...

Bise yonnaise, Leo

felix a dit…

C'est un plaisir de te lire. On te sent vivre par les mots, hé !

sébastien a dit…

Pas besoin de vidéos pour vos aventures, les mots parlent pour vous....