dimanche 11 mai 2008

Thomas Mann, La mort à Venise





"A la terrasse qui donne sur la mer, il prit le thé, puis descendit les marches du quai et fit une assez longue promenade en direction de l'hôtel. En rentrant, il vit qu'il était temps de s'habiller pour le dîner. Ce qu'il fit, ce jour-là aussi, lentement, avec minutie, car il avait coutume de travailler pendant sa toilette. Il arriva néanmoins un peu en avance dans le hall où il trouva rassemblés la plupart des hôtes qui, ne se connaissant pas, feignaient de s'ignorer les uns les autres, alors que l'attente mettait un lien entre eux. Il prit un journal sur la table, s'installa dans un fauteuil de cuir et observa la société; elle ne ressemblait heureusement pas à celle de l'hôtel qu'il venait de quitter."

(...)

"Dans cette pièce régnait un silence religieux qui est une des marques distinctives des grands hôtels. Les garçons faisaient leur service à pas feutrés. C'est à peine si l'on entendait le bruit d'une tasse ou d'une théière, ou un mot chuchoté. Dans un angle en diagonale de la porte et à deux tables de la sienne, Aschenbach remarqua les jeunes Polonaises avec leur gouvernante. Très droites, leur chevelure cendrée fraîchement lissée, les yeux rougis, en costumes de toile bleue empesée, avec petites manchettes et petits cols blancs rabattus, elles étaient assises et se passaient l'une à l'autre un verre de confiture. Elles avaient presque fini de déjeuner. Le garçon manquait. Leur frère demeurait absent."


Des photos du véritable et grand hôtel où se déroule tout le roman, sur l'île du Lido en Italie, et avec les petites cabanes de la plage privée de l'hôtel où il meurt à la fin... Mais qui, "'il"? A vous de lire...





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