mardi 10 avril 2007

Pour la nuit...


Les hiboux

Sous les ifs noirs qui les abritent,

Les hiboux se tiennent rangés,

Ainsi que des dieux étrangers,

Dardant leur oeil rouge. Ils méditent.



Sans remeur ils se tiendront

Jusqu'à l'heure mélancolique

Où, poussant le soleil oblique,

Les ténèbres s'établiront.



Leur attitude au sage enseigne

Qu'il faut en ce monde qu'ils craignent

Le tumulte et le mouvement,



L'homme ivre d'une ombre qui passe

Porte toujours le châtiment

D'avoir voulu changer de place.

Charles Baudelaire (Les Fleurs du Mal)

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